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Avec de la mémoire, on se tire de tout
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Avec de la mémoire, on se tire de tout
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8 juin 2007

O, Sole mio ..

Le soleil pose timidement sa main sur mon épaule.
Et finit par me passer carrément le bras autour du cou.

Il caresse ma joue, se glisse dans mes cheveux. Je souris. Tout est beau, ici. Un sentiment incompréhensible. On dirait que la ville m'a adoptée.
Je lève le nez vers les étagères pleines de pots de fleurs, d'où des grappes de fleurs d'oranger s'échappent. L'air est divin. J'aimerais bien immortaliser l'instant mais personne n'a encore inventé l'appareil photo-odorant.

Je repense à toutes mes péripéties. L'hotel, que je ne trouvais pas. La culotte qui s'est mise à fondre sur le radiateur, dans la chambre d'hôtel.
Son souffle au téléphone, régulier, d'endormi, pendant que j'étudiais la colonisation du Congo.
Le réveil, à 6h50, par Franklin, à la télé.

Passer Rennes n'a pas été si éprouvant. La beauté de la ville m'a anesthésiée du stress. Tout n'était que beauté aveuglante, beauté beauté beauté. Beauté blanche, beige, bleue, ardoise et pierres taillées.
L'éclat du soleil dans le cloître de l'IEP épileptise mes souvenirs.

Je lis, sur cette grand-place où les bus mènent un ballet sans fin, où le parfum se mêle aux couleurs. Je lis, je souris, je lui dis. Je regarde ma montre. 18h11. Il va falloir partir, s'arracher à la béatitude. Vers 18h16, j'ai réussi, à contrecoeur, à me lever, rassembler mes sacs de grande voyageuse, et j'ai marché vers le métro. En sortant de la station, j'ai coulé un long regard mélancolique vers la grande avenue bordée d'arbres dont le vert tendre détonnait vers le bleu du ciel. J'ai perdu pied dans la beauté mais l'obligation du train m'a rappellée à l'ordre. Billet, compostage, piétinage derrière touristes croulants sous les sacs.

Le train. Ma place. M'assoir.
Au revoir, beauté.

Au revoir...
Tu me manques.

J'ai regardé les murs de la gare de Lille Europe, froid béton gris, se refermer sur moi, en écoutant "Unfinished Sympathy"

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